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LOLIPOPART
27 janvier 2008

Adaptation de Richard III

De Peter Verhelst mis en scène par Ludovic Lagarde à la maison des Arts de Créteil. Peter Verhelst n'a pas ré-écrit RICHARD_3Richard III de façon didactique. Tant pis pour ceux qui ne connaissent pas la pièce, l'auteur se concentre sur la pensée et l'âme de Richard. Pourquoi pas, mais une voix off intervient pour raconter certains paliers importants: "mort de Clarence à la tour". A quoi cela sert-il ? Trop explicatif...alors que dans les dialogues joués et la mise en scène rien ne nous fait conprendre cela. Ici, apparement, ce sont les états d'âme de Richard qui importent....parce que cette voix off, c'est comme si l'auteur n'assumait pas d'avoir scouisé toute la partie historique de la pièce. Alors nous sommes dans la tête de Richard....La douleur qui le lie à sa mère, lui ce furoncle tyrannique sorti de son utérus, est bien analysée. La cause première du mal être du tyrand tient une place prépondérante et très juste. Son rapport à Lady Anne ossille entre haine et désir, mais pourquoi ne pas montrer la faiblesse du Roi face à une Lady Anne nue, provocatrice et offerte ? Quel est ce parti-prix ? Richard ne peut-il pas avoir de rapport sexuel ? Est-ce le metteur en scène qui ne peut concevoir le désir charnel autrement que par la nudité de la comédienne, et l'attirance intelectuelle autrement qu'à travers le comédien ? Quel est le sens ? Parce que celui qui pense que Richard se fout de Lady Anne n'est pas très subtil, stop au Richard bouffon !!!! Richard peut avoir peur de la femme, mais j'attends de le resentir, de le voir. Il peut ne plus avoir besoin d'elle par la suite, mais pendant cette fameuse scène entre lui et elle, lorsqu'elle est présente, face à lui, il se laisse à rêver, à imaginer, à désirer, il est submergé pendant ce temps suspendu (au passage merci à Pacino, d'avoir ressenti cette fragilité).
Hormis l'adaptation parfois poétique (1er monologue de la mère) je ne crois que réduire la pièce à 1h30 soit positif.
La pièce n'est pas très agréable à regarder, ni à écouter. Les couleurs sont criardes, les costumes clownesques, le jeu des comédiens inégal, les ponctuations musicales ressemblent à une copie enfantine du brillant David Lynch. Je retiens une fulgurance: le personnage de LOYAL, chien de garde de Richard "il a, sur les doigts, chaque lettre de son nom tatoué en majuscule", qui se jette et tue son maître. Transposition de Richard partant en guerre contre Richmond, en proie à ses cauchemards dans la pièce de Shakespeare. Richard est son propre démon, il se bat avec lui même....jusqu'à se faire dévorer. De plus la transformation de Loyal homme à Loyal chien est d'une fluidité et d'une décontraction  remarquable.
Clara.

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