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1 août 2007

Le Roi Lear Avignon 2007

Magistral dans la cour du palais des Papes.....Les comédiens sont en scène dès l'entrée des spectateurs, la rl2communion est immédiate. Ils sont accessibles, c'est eux qui acceuillent le public. Ils ne font pas d'entrée en scène, ils sont là, décontractés, et commencent la pièce de Shakespeare avec un naturel qui nous fait presque croire qu'ils discutent encore. Ce temps nous a permis de les sonder, d'imaginer qui joue qui, et là, surprise, celui à la côte de maille est Gloucester (Vincent Dissez). Celui un peu gringalet, qui se faisait discret, est Edmont (Vincent Guédon)!
Ils sont dans des costumes actuels avec un ou deux accessoires baroques, telle la couronne du Roi posée en avant scène. La surprise continue....Qui sera Lear ?! NICOLAS BOUCHAUD, la quarantaine, grand, beau (très beau), un air de Christopher Walken en guise de "cerise". La pièce a démarrée depuis 10 mm et déjà, les voix et articulations de chacun nous ont bluffées. Régane est jouée par un homme, Kent par une femme. Tous les deux ne jouent pas l'autre sexe. Ils sont habillés en femme mais ne changent pas leurs gestes  ou leur voix, ils sont, c'est tout.
Sur scène un planché, mobile incliné, est récouvert d'un drapé rouge. Couleur sanguine au milieu du palais ou déchirure, porte dérobée et foret dans la seconde partie. La compréhension de la pièce est pour une fois limpide !!! Grâce à l'épuration de la mise en scène de ce grand Jean François Sivadier, de ces comédiens habités par le géni et cette nouvelle traduction, d'une incroyable modernité, de Pascal Collin qui a, pour notre plus grand plaisir, gardé l'univers Shakespearien intact !! Il égale Déprat...
Le Roi Lear prend toute sa dimension.... Qui est vraiment Lear sans ses biens et sa couronne ? que vaut-il aux yeux des autres ? La famille n'est elle pas le pire des leures...? Et ce parralelle, toujours présent chez Sivadier, avec le théâtre: tout déconstruire pour tout reconstruire. Ce qui nous amène directement à la fameuse scène de la tempête. Sivadier choisit le plus pure, le plus simple: Lear et son Fou font eux même la tempête !! Le sens n'en est pas révélé pour autant.... est-ce une mise en scène de la tempête ou de la folie de Lear juste avant l'estocade qui le mènera au plus bas, ou au commencement de lui même traduit ici par la nudité totale de Lear. Cordélia lui a bien fait, par amour, un cadeau empoisonné. La rencontre avec son âme avant de la rendre, épuisé, à une mort certaine. Cordélia (Norah Krief) qui joue également le Fou, est sans âge, sans sexe, complêtement oubliée pour servir ces deux rôles opposés. Qui sont ces comédiens venus "d'ailleurs" ?! Lear par Sivadier est un puit de talents ! Nadia Vonderheyden (Kent) suspendue au dessus du public, avec sa voix cassée était surprenante. Tous m'ont fascinée, je suis restée suspendue, pendant quatre heures, aux lèvres de Nicolas Bouchaud. Je suis accro à CE théâtre.    Clara.

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