Comédiens

Si l'on pense que les sentiments définissent la valeur que nous donnons aux personnes et aux choses, si l'on pense que la mise en contact avec l'abstrait  est faite par nos sensations, alors le comédien cherche la pureté, honore tout ce qui l'entoure, l'espace, le temps, les propositions de l'autre et les vérités cachées.
Le comédien est une faille ouverte qui laisse échapper, pas sans peur, sa sincérité absolue. Le comédien ne ment pas, il ne cherche pas à bluffer le spectateur. Il vit, il cherche et communique une vérité. C'est ainsi qu'il doit s'oublier, bien sur il est prisonnier de son corps et de son vécu, mais si il en prend pleinement conscience, il s'en libère et cherche sans a priori. Son corps est l'outil le plus apte à ressentir et à créer l'action. Le comédien peut alors se laisser modeler (où se soumettre) au chemin que choisit le metteur en scène.
Le comédien est avant tout un chercheur. Le plus beau chercheur de tous les temps.
Jan Fabre dit que les comédiens sont « des guerriers de la beauté » qu'ils doivent défendre la fragilité et l'indéfinissable.
Le comédien qui n'est pas sur le fil du rasoir, qui ne prend pas de risque avec lui-même, ne va pas assez loin... Il ne faut pas chercher ce qu'il y a de compris ou de plus facile, mais ce que l'on ne connaît pas encore, même si c'est pour revenir en arrière plus tard. Au fond le comédien explore des sous-terrains dont il est obligé, hélas, de revenir...mais plus fort d'expérience. Alors quoi de plus beau que de jouer !
Malheureusement « ce qui me nourrit me détruit ».

Clara.