Christer Strömholm
Au Jeu de paume à l'hotel Sully Paris 4ème, jusqu'au 19 mars 06.
C'est très particulier, à première vue rien de nouveau, de palpitant....et puis...
Mon intérêt est venu du fait que mon sentiment était de n'avoir aucun sentiment. Pourquoi ? C'est beau. Chacune des photos raconte à elle seule une histoire, et toutes ensemble sont harmonieuses malgré qu'il n'y est pas de rapport entre elles, pas de thème qui les relie (l'artiste photographie des scènes de guerre, des boîtes aux lettres,des cimetières, des enfants, des transsexuels, des objets). Leur seul point commun est le noir et blanc. Et voilà pourquoi je ne ressens rien: C.S nous donne à voir un fait, sans la moindre influence. Chacun voit ce qu'il veut voir ou ce qu'il peut voir avec son imaginaire ou son vécu, c'est tout. On dirait que l'artiste ne cherche même pas l'objectivité, il décroche une seconde d'existence, sans rien d'autre. C'est donc incroyablement énigmatique. Ce sont toutes des natures mortes, figées mais notre imagination développe une histoire.
Je mets à part la photographie du cadavre du chien parce qu'on ne peut s'empêcher de penser à Baudelaire:"Et pourtant vous serez semblable à cette ordure. A cette horrible infection, Etoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion", ce qui lui donne vie.....mais avec un a priori...le poême de Baudelaire est tellement beau et cruel.....Clara